Belladone - 1. Captive

Contexte: 

L'histoire se passe dans une réalité alternative où l'existence des créatures surnaturelles a été découverte. Bien qu'elles soient officiellement reconnues, elles sont très mal considérées et condamnées à vivre à l'écart de la société. 

Cataleya travaille pour l'Agency, une société secrète qui tire son profit d'exécution de missions dans lesquelles la culpabilité de la cible importe peu tant que le prix proposé est suffisant. Ses méthodes sont discutables et les agents, une fois enrôlés, ne peuvent plus faire marche arrière. 

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Postée à la fenêtre, Cataleya repose ses jumelles avec un soupir: ce baron lui donne décidément du fil à retordre. Elle attrape le dossier posé sur un meuble à côté d'elle et relit les informations communiquées par l'Agency: Javier Romero est un nobliau d'Aquiraz qui a fait fortune en revendant de la poussière de fée au marché noir. Ses concurrents ont placé un contrat de plusieurs millions sur sa tête et c'est elle qui est chargée de l'exécuter. 

Cela fait maintenant près de deux semaines qu'elle observe le terrain mais elle n'a pas encore trouvé une manière sûre d'approcher sa cible: les gardes changent tous les jours et les relèves se font à des moments différents. Elle se décide à quitter sa chambre d'hôtel pour faire une nouvelle reconnaissance. Elle attrape son manteau au passage et l'enfile tout en descendant les escaliers. Pour se fondre dans la foule, elle se dirige sans se presser vers la maison de Don Romero, adoptant l'allure d'une touriste qui se promènerait. 

Cataleya essaie de s'apaiser tout en marchant. Elle a reçu un télégramme de l'Agency la pressant de terminer sa mission au plus vite. Elle sait qu'elle risque gros si les choses trainent encore. Il faut absolument qu'elle abatte sa cible aujourd'hui. Arrivée sur place, elle fait le tour du mur d'enceinte et repère enfin un endroit par lequel elle pourrait se faufiler la nuit tombée. Elle s'abrite non loin et passe quelques heures à observer  le ballet des gardes faisant leur ronde. Elle repère finalement une faille et s'empresse de repartir à son hôtel pour s'équiper. 

En chemin, elle se sent observée mais, en se retournant, elle ne voit qu'un vieil homme qui lui adresse un sourire lubrique. Secouant la tête, elle se remet en chemin et parcourt presque en courant les derniers mètres. Elle s'élance ensuite dans l'escalier, sans plus se soucier d'attirer l'attention: après tout elle sera partie avant l'aube. Le soulagement fait battre son cœur plus vite: elle n'a jamais échoué mais elle a entendu parler des sanctions terribles appliquées par l'Agency. 

Elle termine à peine de se changer lorsqu'on frappe à la porte: "servei d'habitacions!". Le service d'étage? Elle n'a pourtant rien demandé! Elle se précipite vers son poignard quand la porte s'ouvre à la volée, sa serrure détruite par le puissant coup de pied de l'homme qui court vers elle. Il la plaque au sol avant de lui plaquer un chiffon imbibé de larmes de mara contre sa bouche, lui faisant instantanément perdre connaissance.