Belladone - 3. Mauvais choix

L'inconnu la dévisage, tentant de deviner si elle est sérieuse ou non. La frayeur se lit sur son visage lorsqu'elle poursuit:"Mon employeur ne plaisante pas avec ceux qui échouent. Puisque tu ne peux pas me laisser partir, il faut que tu me tues." Il lui tourne le dos et fais quelques pas pour regarder par la fenêtre. Il revient ensuite vers elle et la bâillonne rapidement:"Je veux bien te croire mais je n'ai pas le temps de m'occuper de ça maintenant. Mon créneau se refermera bientôt, je dois y aller." Sans un regard en arrière et il sort rapidement de la chambre.

La porte ne s'est pas encore fermée que Cataleya tente de se détacher. Elle se tord dans tous les sens dans l'espoir de défaire ses liens, en vain. Dès que l'Agency découvrira qu'elle a échoué, ils enverront des hommes la retrouver. Et quand ils la ramèneront... Si elle a de la chance, ils tiendront compte de ses nombreuses réussites... Elle secoue la tête: ils ne se soucieront pas plus de ses réussites que de sa vie. Ceux qui ont échoué sont torturés pendant des jours, des semaines voire des mois, en fonction de leur résistance. Ils sont ensuite exposés dans des cages de verre, dans le long couloir qui mène au bureau du grand patron.

Cataleya revoit les regards éteints de ces pauvres hères. Privés de nourriture, d'eau et de commodités, ils n'ont bien souvent plus la force de bouger. Des jours durant ils restent prostrés à attendre la mort, leur seul espoir d'être délivrés. Lorsqu'elle a été recrutée, elle a dû passer dans ce couloir. Elle aurait voulu s'enfuir mais il était trop tard: lorsqu'on entre à l'Agency, on y reste jusqu'à la mort. Qu'elle survienne sur le terrain ou dans une cage de verre. Jusqu'à présent, elle avait pu compter sur son talent et une solide préparation. Mais maintenant c'est trop tard...

Les heures passent. Par la fenêtre, Cataleya voit les premières étoiles apparaitre dans le ciel. Sa décision étant prise, elle a cessé de se débattre: dès qu'elle sera libre, elle prendra la fuite. Hors de question de laisser l'Agency la reprendre. Elle se résigne à attendre qu'on la libère et essaye de se reposer pour garder ses forces. La nuit tombée, plus personne ne circule dans l'hôtel. L'inconnu a probablement vu juste: personne ne viendra avant le matin. Quand la porte s'ouvre brutalement, elle essaie par réflexe de se libérer une fois encore.

"Il est temps de bouger!" Cataleya s'étonne de voir que sont agresseur est de retour. Il récupère une lame dans son dos et s'en sert pour la détacher en quelques instants: "D'après ce que tu m'as dit, je serais un salopard de te laisser comme ça. Mais il faut se grouiller, je ne suis pas sûr de ne pas avoir été suivi." Une fois détachée, Cataleya bondit sur ses pieds. Mais ses jambes se dérobent sous elle et l'homme la rattrape de justesse:"Allez, ce n'est pas le moment de flancher!"

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