Le loup et le chat - 6. Face à la vérité

"Alors? Tu lis mes grimoires maintenant?" la voix d'Alana, rieuse, incite Danaël a relever la tête. "Il me semble que tu m'as toujours reproché de ne pas m'intéresser à ce que tu fais, mo chridhe*. Et puis il faut bien que je m'occupe en ton absence..." Un soupçon de reproche glisse dans son regard tandis que ses doigts pianotent sur la couverture. Alana s'avance, le sourire au lèvres: "Allons je ne suis pas partie si longtemps. Tu sais bien qu'il fallait que j'aille régler ce conflit."


Elle retrousse sa robe pour pouvoir mettre un genou sur le divan tout en posant sa main sur son genou pour garder l'équilibre: "Vas-tu me faire la tête ou allons-nous pouvoir profiter pleinement de ce moment? Elle se penche sur Danaël, son souffle chaud lui caressant sa joue. Un demi-sourire vient jouer sur les lèvres du loup-garou: "Décidément, tu sais obtenir de moi tout ce que..." Elle le fait taire d'un baiser tout en se laissant aller contre lui. 

Danaël se réveille en sursaut, s'attendant presque à avoir Alana étendue à ses côtés. Incapable de se rendormir, il quitte la paillasse qui lui tient lieu de lit. Ce n'est pas la première fois qu'il fait ce genre de rêves et la tristesse qu'il ressent en se réveillant ne fait que grandir. Il aurait dû se montrer plus prudent et garder ses distances. Mais c'était tellement agréable d'avoir enfin un peu de compagnie, quelqu'un avec qui affronter le long hiver, qu'il avait baissé sa garde et s'était autorisé à se rapprocher d'Alana et maintenant il avait fini par se rendre à l'évidence: il était amoureux de la jeune femme. 


Dès leur rencontre, Danaël s'était senti attiré par Alana et ses sentiments n'avaient fait que croitre au cours des mois écoulés. Elle avait voyagé autant que lui et ils se plaisaient à échanger leurs souvenirs, toute trace de méfiance définitivement envolée. Il sentait son cœur s'emballer lorsqu'elle le frôlait et avait du se retenir plus d'une fois de la prendre dans ses bras alors qu'elle lui racontait les épreuves qu'elle avait traversé. Il aurait voulu que cet hiver ne finisse jamais... Mais le beau temps pointe déjà ses premiers bourgeons et il sait qu'elle ne tardera plus à vouloir partir. 

"Je peux me joindre à vous?" Danaël pense une fraction de secondes qu'il est encore en train de rêver mais elle est bien là, face à lui. Elle s'avance timidement pour venir s'assoir à côté de lui. Danaël, ne pouvant s'empêcher de penser à son rêve, se force à conserver son calme. Elle triture nerveusement le tissus de sa robe, cherchant visiblement ses mots. Après un long silence, elle se décide: "Je souhaiterais vous parler de mon départ..."


*mon cœur

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