10. Question de contrôle
"Assez!"
Dans un rugissement à faire trembler les murs, l'homme balance le
miroir au sol. "Quel est ce rêve? Pourquoi rêve-t-elle de cet avorton?"
Sur son siège, la gardienne près de lui essaye de se faire encore plus petite:
quand son maître est en rage, il vaut mieux éviter de se faire
remarquer.
Faisant
les cent pas, il tempête et hurle, laissant éclater sa colère. Lui, le
Seigneur des rêves, avait assisté à des rêves impudiques, dignes d'une
simple humaine! Quel affront! Quelle déception! Depuis plusieurs
semaines, il avait observé avec avidité les songes d'Aëslynn: à chaque
fois, il avait été emporté dans un univers merveilleux.
Petit à petit, elle était parvenue à lui faire oublier l'ennui de sa propre vie: le temps d'un rêve, il était emporté dans un autre monde et pouvait enfin quitter sa cage dorée. Sans avoir jamais eu l'occasion de lui parler, il était tombé éperdument amoureux d'Aëslynn. Du moins ce qui pouvait se rapprocher le plus de l'amour pour un être qui ne soit pas humain.
Il
est... jaloux. Oui, jaloux. Et complètement désorienté d'éprouver pour
la première fois ce sentiment si violemment. Il avait déjà envié les
rêveurs qui pouvaient, pour un bref instant, échapper à leur condition. Mais c'était un
sentiment amer, une douce tristesse. Cette fois il est complètement
submergé par la rage et la jalousie. "Comment ose-t-elle? Comment
ose-t-elle!" Incapable d'ordonner ses pensées, il hurle au point de
faire trembler la malheureuse fée à ses pieds.
Après
avoir longuement arpenté la pièce, il se laisse tomber sur le lit
confortable, quelque peu calmé. "Andromède! C'est toi qui me l'a
présentée. Pourquoi ne m'as tu pas dit qu'elle était déjà éprise de quelqu'un? Pourquoi ? As-tu perdu l'esprit? Ou souhaites-tu uniquement
me faire souffrir?" Sa voix est glaciale, chargée de reproches.
"Maitre...
Vous étiez tellement triste que je me suis dit que je me suis dit que
cette fille pourrait vous distraire. Elle n'avait jamais fait ce genre
de rêves. Je suppose qu'il a du se passer quelque chose dans sa vie pour qu'elle pense à cet homme de cette façon. Mais nous ne pouvons pas le savoir sans lui
poser la question." Elle regrette aussitôt ses paroles: elle sait que
son maître, en proie à des sentiments puissants, est capable de tout.
"Lui
poser la question? Lui poser... la... question..." Un sourire se
dessine lentement sur ses lèvres. "Tu viens d'avoir une excellente idée!
Je ne peux pas me rendre dans son monde afin d'exiger des explications et de veiller à ce qu'elle cesse de
rêver de ce... nabot. Mais je peux la transporter jusqu'à mon royaume
lorsqu'elle est endormie!"
ooouh ! y'a du grain qui se prépare ! il n'est pas très gentil ce dieux indien.
RépondreSupprimeraller ! encore ! y'a du sexe, on attend la suite !
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