14 - "Face à face"

Londres, Aout 1892


"C'est vous?" je me sentais si abasourdie que je parviens péniblement à bredouiller ces quelques mots. Ne sachant pas trop quoi dire d'autre, je l'ai dévisagé un moment, cherchant des mots qui me fuyaient. Le tic tac de l'horloge posée sur la cheminée soulignait le silence entre nous et un léger sourire flottait sur ses lèvres tandis qu'il restait ainsi, adossé au mur, gardant le silence tout en m'observant en retour.


Finalement, je suis parvenue à articuler"Merci de m'avoir sauvée". Mais s'en souvenait-il seulement? cela faisait si longtemps qu'il m'avait sauvée de Jack. Comme s'il avait lu dans mes pensée, il hocha lentement la tête: "à votre service". Ainsi donc il se souvenait de moi... Si j'avais rêvé de mon sauveur depuis, j'étais persuadée que lui  m'avait oubliée. 



Une nouvelle fois il hocha la tête: "vous êtes plutôt difficile à oublier vous savez." Ces coïncidences étaient plutôt troublante. J'avais l'impression d'être un livre ouvert. Il s'est approché et s'est installé sur le fauteuil en face de moi: "Vous semblez bouleversée. Est-ce que tout va bien?". J'avais tellement besoin de parler que, sans réfléchir, je lui ai raconté les évènements de la soirée. 


Je sentais mon cœur battre de plus en plus fort dans ma poitrine pendant que je revivais ces dernières heures. L'inconnu est resté silencieux, écoutant mon récit sans marquer la moindre surprise. "Vous devez me prendre pour une aliénée". C'était plus un constat qu'une question: après tout, qui croirait une fille de petite vertu, venue se réfugier au beau milieu de la nuit chez un homme qu'elle connaissait à peine?



Il s'est contenté de s'avancer pour prendre ma main: "vous seriez surprise du nombre de choses auxquelles je peux croire." J'ai relevé la tête et mes yeux ont rencontrés les siens. Ce fut un tel choc que j'en ai eu le souffle coupé: surmontant un long nez fin, ses yeux ressemblaient à deux portes ouvertes sur l'univers, où scintillaient des milliers d'étoiles. 



Comme je ne semblait visiblement pas capable de me ressaisir, il s'est reculé de quelques pas. En reprenant sa place sur le canapé, il m'a dit gentiment "on finit par s'y faire vous savez...". Je suis restée sans voix. Je voulais lui dire que je n'avais pas peur, que c'était la plus belle chose que j'avais vue mais aucun son ne parvenait à franchir mes lèvres.

"Vous avez visiblement vécu quelque chose de traumatisant et j'ai l'impression que vous ne me dites pas toute la vérité. Un jour, vous me ferez confiance. Mais, en attendant, nous pourrions déjà faire connaissance? Je m'appelle Allister"...




Commentaires

  1. Les photos accompagnent merveilleusement bien le texte !
    J'ai vraiment hâte d'en voir plus ^^

    Par contre je trouve ton boy trop "doux" lorsque tu en parlais dans les épisodes précédent je m'attendais à un mec bien plus marquer au niveau du visage et avec plus de caractère.
    Bon après c'est peut être moi qui a le cerveau qui part loin xD

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    1. Je suis d'accord avec toi, il fait trop doux.
      En fait j'ai opté pour ce moule parce qu'il n'était pas trop cher et que le corps me paraissait bien. Mais à l'usage c'est une catastrophe! ses jambes lâchent, ses bras ne veulent pas tenir écartés... Dès que j'ai des fonds, je commande un autre Allister!

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  2. super ! j'ai hate de voir la suite ! faut que tu postes sur MC !!!!!!
    fais moi de la pub m'enfinf !

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