4 - "L'ondine endormie" (seconde partie)

Londres, septembre 1891

Cher journal, 

Voilà maintenant 3 mois que Jack travaille avec nous. Ses photographies ont beaucoup de succès. La série de clichés sur l'ondine nous a ramené beaucoup de nouveaux clients. Après des jours passés à travailler ensemble, je me sens à l'aise avec lui. C'est de plus en plus facile pour moi de me remettre à son jugement. Je lui fais confiance.


 Les autres filles sont jalouses de cette relation privilégiée mais je m'en fiche. Enfin c'est ce dont je voudrais me persuader... Jack me répète que je ne dois penser qu'à notre travail, sans me préoccuper des autres. Il m'a un jour dit, très en colère, que l'inquiétude me rendait laide!


Alors j'essaie de faire comme si de rien n'était. Mais je sais que si les autres sont moins photographiées, elles gagneront moins d'argent et je trouve cela injuste pour elles. Surtout quand je constate que j'arrive enfin à mettre quelques pennies de côté chaque mois. Heureusement, les nouveaux clients leurs permettent de continuer à travailler un minimum. 


T'ai-je dit que je travaille maintenant uniquement pour Sir Malcolm?  Il m'a fait signer un contrat d'exclusivité qui m'effraie beaucoup: s'il venait à se lasser de moi, je me retrouverais rapidement sans le sous. Comme je ne peux travailler avec personne d'autre, je n'ai pas l'occasion de me constituer une clientèle. J'ai à nouveau l'impression d'être une poupée.


Peu après son arrivée en ville, des meurtres ont commencés à se produire: des femmes sont retrouvées battues et étranglées.  Alors les gens ont commencé à colporter des rumeurs. Il faut dire que c'est facile d'imaginer Sir Malcolm en meurtrier: il est si effrayant! Et les gens jalousent vite ceux qui ont des richesses. Quand le premier meurtre a eu lieu, j'étais tellement effrayée que je n'osais pas rentrer seule chez moi.Heureusement, Jack s'est proposé pour me raccompagner. C'était une semaine après son arrivée.


Ah c'est vraiment l'homme idéal: fort, gentil, courageux,... Je crois que j'en suis amoureuse. Je rougis en écrivant ces mots mais je ne peux nier les frissons qui se propagent en moi dès qu'il me touche. Je pense à lui dès que nous sommes séparés et j'aspire à le retrouver.


Mais quand il travaille... Comment dire? il est parfois tellement concentré qu'il en oublie la douceur. Il tient à ce que mes poses soient parfaites et n'hésite pas à me replacer si ça ne lui convient pas. Ses gestes se font souvent brusques. Voire brutaux. 

Mais il ne manque jamais de s'excuser quand la séance est terminée.

Commentaires

  1. Le texte et les photos sont magnifiques !
    J'accroche totalement et je me laisse aller à travers le récit ^^ C'est très prenant !

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  2. moi je suis bercée. elle t'inspire je suis trop contente de te lire en plus ton texte est beau. tu devrait lui faire un topic a ta chloe tu aurais du succès.

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